• Hériel Erlender

    Voilà un moment que certains attendaient ce chapitre. J'espère donc qu'il vous plairas autant si ce n'est plus que le premier.

    J'ai écrit ce chapitre en écoutant cette musique en boucle, donc si jamais vous voulez vous la mettre en fond pour lire, je sais que certains aiment bien cela, son ambiance colle assez bien avec ce segment de l'histoire.

    Bonne lecture, Aeda ♥
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    - Le meilleur moyen de baisser la garde d'Hériel Erlender afin de la forcer à traiter avec vous est d'atteindre son égo, de blesser son orgueil.

    Nous expliqua calmement Barbe Rousse. Sa voix grave avait un côté rassurant, presque paternel parfois, mais pourtant on pouvait sentir vibrer toute la gravité et le danger de la situation cacher dans ses intonations, lorsqu'on décodait le langage de l'homme. Son ton était plus ferme qu'à l'accoutumé, et bien que, de toute sa grande carrure, sa prestance était celle d'un chef d'armée, on sentait une légère nervosité transparaitre de lui comme seul pouvait le remarquer quelqu'un qui le connaissait bien : il ne cessait de plier et déplier les doigts de sa main gauche, comme s'il lui démangeait de saisir son arme et de plonger au cœur de la bataille à notre place. C'était un protecteur, un Gardien. Mais un Gardien déchu. Aujourd'hui, s'il était pris avec une arme ou dans une affaire "louche" (dans ce que l'on pouvait appeler louche lorsque l'on était à Enka) il perdait tout. Ou du moins, tout ce qu'il lui restait après sa destitution. Alors même s'il mourrait d'envie de venir avec nous pour nous tenir à l'œil et assurer nos arrières, il se devait de rester ici, sur sa colline, à l'écart du monde. Ceci expliquait son geste nerveux, que toute son aura de chef des opération s'efforçait de cacher. On allait devoir provoquer une Magistral peu commode. Avec un peu de chance, les choses se passaient comme prévue et, blessée dans son amour propre, elle essayerais de faire affaire avec moi, se sentant malgré tout toujours supérieur à la jeune fille frêle, pâle et petite que j'était. Avec moins de chance, elle tuait Kelliak pour son affront et ignorait mon entrée en scène.

    - Et quand va tu nous dire quel objet tu tient tant à avoir et quel prix on est censé mettre dedans ? demandais-je en regardant Barbe RouSSe.

    - Elle perd pas l'nord la p'tite.

    Répondit Terel Volglaunh avec un grand sourire. Il claqua et frotta ses grandes paluches, comme il le faisait à chaque fois qu'il était satisfait de quelque chose ou impatient, et pris une boîte dans ses grandes pattes noueuses avant de la poser sur la table autour de la quelle nous étions assemblés. Il prit la clef qui était autour de son cou et ouvrit cette dernière.

    - Si vous essayer d'ouvrir la boîte sans cette clef, le contenu sera immédiatement détruit.

    Nous avertit l'homme en ouvrant le petit coffre de bois foncé pour dévoiler à nos yeux trois étranges reliques. Celle de gauche et de droites semblaient précieuses, emprises de magie, dorés et finement taillée mais la plus étrange était celle du milieu.

    - Elle sera donc à manier avec précaution, nous prévint il encore.

    Mon attention était entièrement portée sur l'objet qui trônait au centre de la boîte, une petite bille de la taille d'un œil, autour de la quelle ondulait une brume noire semblable à celle d'Aïkuro. Ce dernier d'ailleurs se tenait prêt de moi, je pouvait sentir sa présence et son hostilité envers cet objet. Terel détenait là quelque chose de dangereux, et il n'hésitait pas à le mettre en jeu, à le proposer à une puissante Magistral connue pour être folle à lier. Que pouvait t-il bien vouloir d'elle en retour ? 

    - Les trois objets que vous voyez là sont d'une valeur inestimable, nous expliqua t-il. Ils peuvent accroître la puissance magique, physique ou mentale d'une personne. Certains on étés crées par de puissant Magistals, mais... l'un deux à été créer et trouvé dans le Grand Lime. Je suppose que vous savez du quel il s'agit. C'est cet objet que convoiteras Hériel Erlender, et il vaut bien ce que j'espère obtenir d'elle, j'ai déjà un acheteur pour le livre qu'elle possède et que je convoite. 

    - Attend, attend, attend. Tu veux dire que l'on fait tout ceci pour le Maeriall Infernal ?

    L'homme hocha la tête et mon cœur rata un battement. Ce livre... Un recueil de magie, crée par Hériel en personne pour initier les non-mages à l'art de la magie. Avec cette œuvre, n'importe qui peux apprendre la magie... mais à quel prix. Lorsqu'elle était encore une Magistral du Palais, Hériel avait eu la folie de vouloir transmettre la magie à tous, sans prendre en compte les conséquences d'un tel acte. La magie à toujours un prix. Les Magistrals le payent en usant de leur force vitale ainsi qu'en s'aidant de l'élément au quel ils sont liés. Plus la force vital du Magistal est grande et son lien avec son élément important, plus le Magistal est puissant et capable de faire de grandes choses. Mais quand un non initié use de la magie, sans avoir travaillé sa force vitale, sans avoir conscience des contreparties, sans être naturellement lié à un élément par magie... d'affreuses répercussions le frappe. La plus grave étant la mort. Hériel fut donc bannie du royaume et envoyée à Enka, tendis que son livre fut scellé. Je ne pensait pas qu'elle l'avait encore en sa possession après tout ce temps. Cet ouvrage aurait dut être détruit, mais on ne peux détruire un Infernal qu'en tuant le Magistral qui l'a crée, car les Infernaux sont forgés avec l'essence même de vie de leur créateurs. Et apparemment, Hériel était beaucoup trop dur à vaincre.

    - On ne peut pas faire cela, protestais-je. 

    - Il vaut mieux que nous ayons ce livre plutôt qu'elle non ?

    L'argument de Kell pouvait se valoir, oui ne pas laisser se livre entre les mains d'une Magistral déchue pourrait être une bonne chose, mais étant donné qu'il avait été scellé, même elle ne pouvait plus utiliser sa magie. De plus, les Infernaux sont beaucoup plus dangereux pour les gens qui ne sont pas leur créateurs, ils murmures à leur oreilles, les corrompent. Tout le monde à Enka connait les risques que représente un Infernal, qui voudrais bien acheter un tel ouvrage ? Celui d'Hériel Erlender qui plus est.

    - De toute façon, elle ne voudra jamais s'en séparer.

    - Eh bien justement, je pense que pour cette petite perle, elle le fera.

    Intervint Barbe Rousse tout en refermant la boîte contenant sa précieuse marchandise. 

    - J'ai entendu dire qu'elle en cherchait une, et tu sais qu'à Enka, on peux se fier aux rumeurs.

    Un soupir m'échappa, je sentit Aïkuro se frotter contre mes jambes. Je me demandais parfois comment cette petite ombre, invisible même à mes yeux, pouvait autant me faire sentir sa présence. 

    - Très bien, de toute façon je n'ai pas le choix. Mais je te prévient de suite, je suis contre cette transaction et je ne mettrait donc pas ma vie ou celle de Kell en jeu pour la réussir, au moindre soucis je remballe.

    - Cela me va parfaitement, tout ce que je te demande c'est d'essayer, je le ferrai bien moi-même mais malheureusement je suis obligé d'engager des gens... ou de les gagner au jeux.

    Ajouta t-il à moitié amusé en coulant un regard vers Kelliak. Un air désapprobateur trônait dans ses yeux comme s'il espérait qu'avec cela, Kell arrêterais de parier tout et n'importe quoi avec n'importe qui. Bel espoir mais la seule personne envers qui Kell était un temps sois peu obéissant était ma mère. Il faut dire qu'ils avaient tout deux beaucoup de choses en commun et que chacun se retrouvait un peu dans l'autre, elle le voyait un peu comme un fils, ou du moins comme son protégé et il la voyait comme un mentor. Rien ne pourrait jamais briser leur lien ni la loyauté qu'il pouvait lui vouer, jamais il ne la mettrait en danger: il mourrais pour elle. Il m'arrivait même parfois de me demander s'il était ami avec moi parce qu'il m'appréciais ou parce que ma mère le lui avait demandé.

    - Où pourra-t-on la trouver ?

    ***

    Agir ainsi dans le dos de ma mère était beaucoup trop dangereux pour moi pour que je ne prenne pas le temps de lui faire envoyer une missive par un gamin des rues clément de l'argent. "Ma chère mère, je risque la vie que tu as sauvée dans une mission suicide dans la quelle m'a engagée ton dévoué homme de main. On se voit ce soir à la morgue. Je t'aime."  Non. Je ne pouvais décemment pas écrire ça. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'était la vérité. "En mission pour Barbe-Rousse, risqué mais tu me connais : je suis prudente. Et Kell est avec moi. On se voit ce soir pour en parler.

    La lettre ainsi remise au jeune homme avec la promesse d'une pièce à la clef, je me suis tournée vers l'étrange taverne dans la quelle l'échange se passerais. "Le colibri boiteux" un drôle de nom pour un établissement loufoque. On faisait difficilement plus étrange, et pourtant nous étions à Enka, la ville des difformités. C'était un lieu... coloré, jaune. En fait, il portait tellement bien son nom que c'en était hilarant. Je l'avais toujours trouvé étrange cet endroit. Un établissement de forme ovale, où l'intérieur faisait penser à un œuf, on s'y sentais à l'a fois à l'étroit et à la fois on y trouvait toujours beaucoup de place. Des couleurs jaunes chaleureuses presque partout, sauf sur les tenues des clients. Loin d'y trouver des gens bourrés et non recommandable, c'était plus le "quartier des affaire" à lui tout seul. Les gens venaient boire un verre mais rares étaient ceux avec alcools. On parlait alors affaires, complots, manigances, arrangements. C'était en tout point un lieu agréable. Et c'est ce qui le rendait si étrange. Le tavernier n'engageait que des sourds, afin que les secrets des clients ne soient pas ébruités au dehors et si les clients voulaient commander, il leur fallait aller au bar et demander directement au grand patron qui se chargeait de faire commissions à ses serveurs et serveuses par langues des signes. Evidemment, moi je la parlais. Fille de truande intelligente et dirigeant une grande partie de la ville oblige.

    Kell entra dans la taverne. Je sentit Aïkuro s'asseoir contre ma jambe. Pourquoi la présence de ce petit félin me rassurait t-elle autant ? Avec une grande respiration, je m'armais de mon plus beau sourire en coin. Un brin d'arrogance, beaucoup de confiance en sois et on entre.

    Kelliak venait de repérer notre cible, Hériel était au bar, un verre à la main et se levait, sûrement pour rejoindre une table, le moment parfait. Il arriva vers elle et la bouscula, de toute sa corpulence de gars musclé à faire baver les filles. Pourtant son rôle ce soir était de jouer les idiots suicidaires et provocateurs, rien de bien charmeur. Mais heureusement pour lui, très loin de son caractère habituel.

    - Oups, milles pardons madame ! Je ne regardais pas où j'allais !

    - Oui, je vois bien ça oui ! 

    Rouspéta Hériel qui fit sécher ses vêtements d'un simple geste de la main sans lancer un regard à mon ami. La voir utiliser la magie des magistral fit palpiter mon coeur. C'était tellement incroyable à voir en vrai, en avoir une démonstration ainsi, sous mes yeux. Hériel Erlender utilisait la magie des éléments. Normalement un magistral n'est lié qu'à un seul, mais elle avait compris le lien entre les quatre éléments et avec le temps avait tissés des affinités avec chacun d'entre eux. Ce qui lui avait permis de devenir puissante au delà de tout ce que l'on pourrait imaginer. Bien sûr avant de la bannir, les Royaux l'avait réduite à... à plus grand chose en faite. Mais elle maitrisait encore l'élément avec le quel elle était née.

    - Sait tu au moins qui tu vient de bousculer ?

    La menace qu'Hériel proféra d'un ton glaçant me ramena à l'instant présent. Les choses se déroulaient comme prévue, mais je ne pouvait m'empêcher de m'inquiéter pour Kelliak. Jouant nerveusement avec le collier autour de mon cou.

    - Je.. je.. non madame.

    Répondit t-il en baissant la tête en signe d'excuse et de respect, montrant qu'il ne voulait pas aller plus loin dans la confrontation. Mais Hériel était d'un autre avis, elle ramena sa longue tresse rousse devant sa poitrine, rien que cette couleur était connue dans le royaume entier. Mais Kell ne cilla pas, ce qui la rendis plus furibonde encore.

    - Tu vient de provoquer une magistral puissante petit, et une grande marchande qui plus est. Personne ici n'est plus influant et connu que moi.

    - Vous vous trompez, répondit enfin Kelliak en relevant la tête. Je connais au moins une personne plus influente et connue que vous dans tout Enka.

    Je prit une grande inspiration. Voilà, mon tour sur scène allait arriver. Cela pouvait sembler plan stupide sachant qui était basé sur un caractère dont ne ne connaissions rien a part des rumeurs. Mon coeur commençait à battre plus vite, merde on faisait vraiment la pire erreur de notre vie. Même ma confiance en Terel avait ses limites. Je faillie faire demi-tour et quitter le colibri boiteux. Mais bien sûr, c'est a ce  moment que Kell décida de faire le signal. Et cette touffe blonde qui m'aidait depuis temps d'année suffit à me redonner le courage dont j'avais besoin. Je ne pouvais pas le laisser dans une telle situation, maintenant tout ne tenait qu'à moi, d'autant plus que pour l'instant, tout se déroulait à merveille. Je rejoignit donc mon camarade d'un pas assurer, reprenant mon sourire moqueur.

    - Kell, il me semble que cela fait un moment maintenant que tu devais aller chercher nos boissons.

    Lançais-je en posant mon bras sur son épaule et en regardant Heriel de haut en bas avec dédain. Intérieurement je bouillonnait d'extase a l'idée de rencontrer une vrai magistrale, une si connue qui plus est. Mais je savais cacher mes sentiments et jouer la comédie et la rouquine n'y vie et que du feu car déjà son regard s'embrasait de colère.

    - Ne m'en veux pas Addalaï, j'expliquais à la demoiselle combien tu était exceptionnellement connue.

    - Et qu'est-ce qui lui vaut une telle réputation à la morveuse ?

    Demanda Heriel en me dévisageant comme si on venait de lui annoncer que j'étais plus qu'un vulgaire moustiques mais un moustique parlant. On pouvait la comprendre en même temps, je ne payant pas vraiment de mine face à elle. C'était un femme voluptueuse, le teint miel, des cheveux des flammes lui arrivant jusqu'au fesses en étants tresser, elle avait la peu lisse sans aucun défaut, un visage magnifiquement taillé, elle avait des rondeurs, mais c'est sûrement ce qui la rendait si belle. Moi ) côté, avec ma peau pâle, mes deux têtes de moins et ma corpulence de fil de fer, je ne ferrai pas peur à qui que ce soit.

    - Eh bien, je suis une excellente receleuse et pour un bon prix, je peux vous fournir tout ce que vous recherchez.

    - Oh vraiment ?

    Hoqueta la magistrale amusée, maintenant prise au défi.

    - Vous en doutez ?

    - Prouve moi que j'ai tort.

    - Allons nous asseoir à ma table, je vous en prie.

    L'invitais-je d'un geste en désignant une table au fond de la taverne, réservée à Mayelle et uniquement à elle. Et l'avantage d'être sa fille, c'est que l'on bénéficiait du droit d'aller à cette table pour parler affaires en paix. Comment ma mère adoptive avait t'elle obtenu le privilège de réserver ainsi une table à l'année était un mystère que je ne cherchais plus a résoudre. Aujourd'hui cela m'était bien utile. Heriel me suivit sans rechigner.

    Comme à chaque fois, plus j'avancerai dans la manigance, plus je prenais de l'assurance. Kell nous suivait en silence comme le parfait garde du corps qu'il était.

    - Vous êtes une invitée de marques miss Erlender, commentais-je en l'invitant a s'asseoir.

    - Oh alors vous savez qui je suis.

    Commenta t'elle ravie d'avoir enfin les attentions qui lui revenait. Oh oui, elle était bien égocentrique cette femme. Voilà qui facilitait tellement la donne.

    - Je sais me tenir au courant des bons clients potentiels. 

    - Ce n'est pas le cas de votre homme de main, me coupa t'elle en le regardant avec dédain.

    - Ce n'est pas son boulot.

    Répondis-je sèchement, prenant le défense de mon ami. Hériel me jeta un regard un peu choquée, alors je repris très vite mon sourire et continuait d'un ton plus mielleux. 

    - Kelliak, pour miss Erlender apporte nous la boîte.

    - La boîte ? Tu... Tu est sûre Adda ?

    - Ne discute pas mes ordres ! Et devant un client je te prierai de me vouvoyer.

    Ordonnais-je sans même lui lancer un regard. Ce petit jeu dans le quel je donnais des ordres me plaisait énormément, mais j'étais sûre de partir dans un incontrôlable fou-rire si je venais à croiser son regard. Kell disparu quelques instants et revins très vite avec la boîte de Barbe Rousse. L'honneur d'avoir cette boîte qui semblait être si précieuse intrigua encore Hériel, elle était dans le piège jusqu'au coup désormais, plus qu'un piège, nous faisions maintenant un échange.

    - Merci, tu peux disposer.

    Kell se retira loin de portée de voix, mais toujours assez prêt pour me garder a l'œil et venir m'aider en cas de besoin.

    - Que contient donc cette boîte ?

    - Des objet inestimables... Mais face à une magistrale aussi puissante, je suis sûre qu'ils trouveront un prix.

    D'un geste lent pour entretenir le mystère et la curiosité d'Heriel, je pris la petite clef autour de mon coup et ouvrit la boîte. C'est là que tout bascula.

    J'ouvrit la boîte lentement, d'un geste presque religieux. Hériel ne détachait maintenant plus son regard de cette dernière et je pense qu'elle pouvait déjà sentir une bribe du pouvoir de l'objet central que refermait l'objet de bois. Alors que les reliques commençaient à apparaître, un mauvais pressentiment s'empara de moi. L'envie de refermer le couvercle me prit alors, mais Hériel fut plus rapide que moi.

    - Et quel prix demande tu pour cet orbe ?

    Les reliques étaient désormais à sa vue, mais elle n'avait d'yeux que pour l'étrange boule d'ombre. Son regard était emplis d'envie, de convoitise. Elle n'avait plus l'air de cette magistral raisonnable et maître d'elle même, juste d'une femme attirée par le pouvoir. La peur me pris, mais je sentait que ce n'était pas uniquement la mienne, celle d'Aïkuro aussi, se propageait en moi plus vite que le plus mortel des poisons. Je dut faire un effort surhumain pour parler.

    - Le Maeriall Infernal me semble être un bon prix, qu'en pensez-vous ?

    J'essayais de garder ma contenance, mais ma gorge nouée me faisait souffrir à chaque mot que je sortait. Le regard d'Hériel se fit plus froid, plus mauvais encore.

    - Jamais, j'exige un autre prix.

    - C'est le seul qui me poussera à céder cette orbe.

    Conclut en rabaissant le couvercle, ravie finalement de ne plus voir et sentir toute cette tension malsaine et emplis de magie noire. Mais la magistrale fut plus rapide que moi et fonça sur l'orbe, l'empoigna et sans que je ne compris ce qu'il se passait, l'avala. Alors sous mon regard horrifié et les cris des clients affolés, elle commença à se changer en un monstre que je n'aurais jamais imaginé réel.

    - Adda ! Adda sauve toi !

    J'entendais Kelliak me crier des ordres par dessus le chaos qui régnait désormais dans la taverne, mais j'était paralysée, je ne pouvais plus bouger. Le monstre qui se tenait devant moi et qui quelques instants plus tôt encore était humain n'avait vraiment plus une once de cette personne en lui. Hériel, si tant est que c'était bien elle, faisait désormais près de quatre mètre de haut, courbant son dos dans la voute de la taverne. Son corps était entièrement fait de brume, noire, épaisse tel un nuage de mauvais augure. L'on aurait dit un lion, avait une queue faite d'un serpent et une crinière de feu noir aux yeux rouges sang, beaucoup, beaucoup moins amicaux que ceux d'Aïkuro. Et la bête me regardait d'un air mauvais, pourtant si elle ne m'attaquait pas, c'est parce que devant moi, se tenait mon petit félin, plus si petit que ça maintenant puisqu'il avait pris la taille d'un tigre à dent de sabre et menaçait l'autre à coup de feulement. Mais il n'y à que moi qui pouvait voir ce duel d'ombres. Une ombre. Hériel Erlender était devenue une ombre. Savait-elle que consommer cette orbe ferrait cela d'elle ? Ou était t-elle une innocente, une victime à sauver.

    - Adda !

    Je sentis la poigne, forte et assurée, de Kelliak me serrer le bras. Je me retournais vers lui, m'arrachant à ma contemplation tétanique. Les yeux de mon ami était emplis d'inquiétude, son instinct lui criais de fuir. Il n'était resté que pour moi. 

    - Allez bouge, il faut y aller !

    C'est à ce moment précis que le lion ombre décida de quitter la taverne lui aussi, poursuivant certains clients affolés à travers Enka. Et mon instinct à moi me criait de faire quelque chose pour les aider. Alors je me suis élancé à sa poursuite, sans savoir ce que je faisait ni ce que je ferait, Aïkuro à mes côtés.


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